La Rencontre Annuelle : point fort de nos activités
Depuis 1990, les réunions annuelles ont permis des échanges sur les pratiques et les expériences, les questionnements que provoque la diffusion des Sciences de la Terre, ainsi que les moments de formation permanente, de découverte de sites …
La Rencontre annuelle se déroule sur 3 journées (vendredi, samedi et dimanche).
Les rencontres sont organisées par des membres de Géole qui nous permettent de découvrir ainsi les activités des régions de France. Nous avons donc travaillé à Auris en Oisans, dans l'espace Pierres Folles, à la Réserve Naturelle Géologique de Saucats-la -Brède, à Commercy, au Musée de la terre Ardéchoise de Privas, au Centre d'Interprétation Géologique du Thouarsais à Thouars, aux Muséums d'Histoire Naturelle de Lille et de Nantes et dans la Réserve Naturelle Géologique de Digne.
Il est fréquent que les autorités locales, Maires, Présidents des Communautés de Communes, nous accueillent. La presse locale relate aussi les journées donnant ainsi un coup de projecteur sur nos collègues qui sont plus souvent à la peine qu'à la gloire !
Le mois d’avril est toujours bien chargé pour les Géoliens. Cette année c'est en Auvergne que se déroulent les rencontres annuelles SGF Géole et c’est sur le site de La maison de l’Améthyste que nous accueille Pierre Lavina, l’organisateur de ces 28ème rencontres.
Les festivités ont commencé dès le jeudi lors de la journée spécialisée de la SGF sur le thème du Patrimoine géologique, de l’inventaire à sa valorisation et sa médiation. Un petit tour de chauffe en partenariat avec la Commission Régionale du Patrimoine Géologique AURA (DREAL AURA Clermont-Ferrand- Lyon).
Toute la journée, les communications des intervenants se sont succédé : l’inventaire du Patrimoine géologique en AURA, le classement du « haut lieu tectonique » Chaine des puys - Faille de la Limagne au patrimoine mondial de l’Unesco, le Geopark du Beaujolais, la valorisation des carrières en exploitation, le géosite de l’Améthyste. Des exemples très concrets des projets, des initiatives et des ambitions géologiques en région AURA, mais aussi des expériences inspiratrices ailleurs (Normandie, Grand Est..).
La météo ne nous permet pas d'aller visiter la Mine de Poux (site aménagé par la Compagnie des Minéraux d’Auvergne qui a le projet d’ouvrir une nouvelle carrière d’améthyste), mais nous en profitons pour avoir un petit aperçu des animations proposées par les animateurs géologues et environnement de La maison de l'Améthyste.
Les derniers participants aux journées du lendemain arrivent petit à petit, nous nous sentons comme des étudiants à l'approche des camps de terrain de fin d'année. La nuit tombe sur le château de Montfort et la soirée se prolonge autour des derniers verres.
Le lendemain nous partons pour une journée d’excursion en car. La voix de Pierre nous réveille doucement en nous racontant l’histoire géologique de la région au fur et à mesure que le panorama de la plaine de Limagne se dévoile sous nos yeux. Pour ceux dont le café n’avait pas encore fait effet, les mots « contreforts», « oligocène », « cristallin », « hydromagmatisme », « pépérite », « tephrostratigraphie » nous font rentrer pleinement dans cette journée au fil des méandres de la route.
Le premier arrêt est l’ancienne carrière de Grand Gandaillat. Nous sommes accueillis par les représentants du Laboratoire Magmas et Volcans, Bernard Barbarin, Pierre Boivin et Lucie Le Corguillé du Conservatoire des Espaces Naturels d'Auvergne (CEN Auvergne). L’historique du site nous est présenté par l’adjoint de la Ville de Clermont-Ferrand, propriétaire du géosite, ainsi que le programme d'action d'entretien et de valorisation mené par le CEN Auvergne afin de poursuivre les visites et l’accueil du public dans les meilleures conditions.
Notre groupe se disperse ravi d’avoir quitté les bureaux pour cette escapade productive. Les bons élèves suivent le guide, les autodidactes font leurs propres observations, les chercheurs scrutent le sol, les photographes immortalisent le lieu, ceux qui connaissent expliquent à ceux qui ne sont jamais venus. Chacun s’approprie ce moment de découverte.
Le site est inscrit à l’inventaire du patrimoine géologique. De nombreux élèves, étudiants et chercheurs viennent comme nous le découvrir afin de comprendre un peu plus la formation de la chaine des Puys et de la Faille de la Limagne. Ici tout est réuni, à la fois les dépôts sédimentaires de l’Oligocène, la présence de stromatolithes, les séries de failles, les dykes basaltiques… En somme une plaine de Limagne miniature!
Tout le monde finit par se rassembler pour une lecture de paysage face à Clermont-Ferrand, à la faille de la Limagne, au Puy de Dôme et à toute la Chaîne des Puys. Juste derrière se profile notre prochain arrêt, le Volcan de Lemptégy.
Après le déjeuner, Philippe Montel, le gérant du Volcan de Lemptégy, une entreprise familiale depuis plus de 25 ans, nous présente avec une passion teintée d’émotion l’histoire de ce site et de sa construction, ou plutôt de la déconstruction du volcan. Une aventure où les exploitants et les scientifiques ont travaillé ensemble afin d’ajouter une dimension pédagogique, ludique et divertissante à cette activité industrielle. Sans cesse renouvelées, les attractions ont pour certains un petit côté sensationnel éloignant de la dimension naturelle du site, mais il n’en reste pas moins un exemple incontournable du mariage réussi entre une activité industrielle et une activité touristique, sur lequel les futures initiatives peuvent prendre appui et inspiration.
Notre découverte du lieu se poursuit entre Lemptégy 1 et Lemptégy 2, entre cheminées et coulées de lave, entre accumulation des scories et dépôts des volcans voisins, entre dykes et suspicion de cryptodômes, entre pouzzolane rouge et noire, entre hématites et mousses de granite. Admirant l’anatomie intime d’une géologie bombesque, en croûtes de pain, en choux fleurs, en fuseaux, en rubans et en boules.
Les quelques gouttes de pluies, un tournage de film sur le site et une tarte aux myrtilles ne viennent même pas perturber la journée.
Au retour de visite, Stéphanie Gallet, animatrice passionnée du Volcan de Lemptégy, nous présente les outils pédagogiques mis à disposition des publics scolaires. Christine Montoloy, ingénieure du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne, en charge de la Chaîne des Puys, et Danielle Fournioux, Responsable plan de gestion Chaîne des Puys - faille de Limagne - Direction des Grands Sites Patrimoniaux, nous présentent un bref historique et les objectifs de développement suite à l’inscription, début juillet 2019,du site Chaîne des Puys – Faille de Limagne au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dans le car qui nous ramène vers Vernet-Chaméane, et malgré l’intense journée que nous venons de passer, je suis surprise de voir que les ronflements sont rares, il y a tant de choses à partager, et le temps semble toujours trop court.
Le dîner est expédié pour aller assister à la conférence théâtralisée de Michel Meybeck, qui nous a concocté une soirée insolite avec la troupe « Foul’art scénique ». Ce soir les fées du lac Pavin sont venues nous conter leur éruption, leur lac, leur histoire, leurs légendes, une façon inédite de raconter la géologie.
A peine le temps pour une petite coupe et un grand bravo à notre conférencier et à ses comédiennes, nous regagnons le lycée Massabielle, la journée de demain va être bien remplie.
Au café, quelques réglages de dernières minutes aux PowerPoints, la lumière se tamise, il est temps de commencer les présentations.
Le géosite de l’Améthyste d’Auvergne, le Musée de Minéralogie, le Palais de la Découverte, une équipe de projet de Géole, La Maison de la Science de Sainte-Savine, le Geopark du Chablais, le géosite de Cuise-la-Motte, le Geopark du Beaujolais, l’Association Géologique Auboise, le Géoparc des Monts d’Ardèche, le Parc-Géoparc du massif des Bauges, Ain Buggy Geo Découvertes, et encore, tous ne sont pas là.
Chacun partage ses avancées, ses idées, dans un esprit de collaboration et d’échanges constructifs et productifs. Que vous ayez des dizaines d’années d’expérience, ou un petit bagage d’amateur, que vous soyez géologues, vulgarisateurs, professionnels du tourisme, gestionnaires de projet, tout le monde à sa pierre à apporter à la dynamique de diffusion des Sciences de la Terre. Il est impressionnant de voir sur quel pied d’égalité fonctionnent ces rencontres. Chaque initiative, découverte scientifique ou retour d’expérience est valorisé et encouragé. Je suis particulièrement marquée par cet esprit de bienveillance réellement présent tout au long de ces journées.
L’AG de la section Géole-SGF clôt la journée avec de nouveaux objectifs pour l’année à venir.
Mais avant de s’atteler aux nouveaux projets, rien ne vaut une petite soirée animée par la troupe « Les orteils agités », où les talents des danseurs se retrouvent ou se révèlent à la grande surprise des participants eux-mêmes. Le petit verre de Verveine - et je ne parle pas forcement de la tisane -, le débat sur le monimolimnion et l’heure tardive ont raison des plus résistants.
Enfin la dernière journée et c’est déjà le temps des au-revoirs pour certains. Nous quittons Le Vernet-Chaméane pour une dernière exploration du géopatrimoine local dans la continuité directe de notre expérience théâtrale sur le lac Pavin.
La neige nous fait un bel accueil sur le paysage déjà mystérieux du lac. Mais nous sommes tout de même contents d’aller nous réfugier dans la salle d’exposition, au chaud pour rencontrer les gestionnaires de l’ENS du Lac Pavinet mieux comprendre ce lac si particulier. Nous avons d’ailleurs été chaleureusement accueillis par la première adjointe et Marie Léger, agente du patrimoine, de la commune de Besse et Saint-Anastaise, ainsi que Nadège Guimard, ingénieure du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne.
Le déjeuner arrive et sonne le départ de quelques participants. Un dernier petit café et nous partons en petit comité parcourir les berges du Pavin jusqu’à la chaise du diable, qui ne tient certes pas le devant du tableau de la mythologie liée au lac, mais qui mérite de s’y inventer une autre histoire.
Nous retrouvons Pierre pour le dernier arrêt de ce séjour, le creux de Soucy. La grille nous empêche l’accès à l’entrée du gouffre et nous ne pouvons que deviner l’entrée de l’immense cavité souterraine de 60m de diamètre et de 22m de hauteur dont le fond du gouffre et les fluctuations du lac n’ont pas encore livrés tous leurs secrets.
C’est sur cet arrêt énigmatique que s’achèvent ces 28èmes Rencontres Géole.
Avec un peu de résignation nous retournons à nos trains, nos voitures, nos bureaux. Le soleil se couche sur la Chaine des Puys. Encore un grand merci aux participants et aux organisateurs. Vivement l’année prochaine.
C’est donc avec un œil neuf que je vais vous conter ce rassemblement de géoliens.
GEOLE est une association qui regroupe des personnes de tous horizons, passionnées par la transmission scientifique et plus particulièrement celle des sciences de la Terre. Cette année elle nous donne rendez-vous du 12 au 15 avril 2018, au Géoparc des Causses du Quercy. Nous sommes accueillis par Thierry Pelissié et Agathe Kühnel qui nous présenteront le géopatrimoine du Parc et nous guideront tout au long de cette découverte.
Le fil rouge qui traversera ces journées : la découverte de l’Histoire géologique des Causses du Quercy et l’intérêt de sa valorisation au travers du label Géoparc (espace d’intérêt géologique, protégé. Il vise à préserver les géosites et sensibiliser le grand public à son géopatrimoine). Les Causses du Quercy font parti de ce réseau depuis mai 2017.
À ce propos, j’ajoute que nous avons eu le plaisir de fêter l’entrée du Géoparc du Beaujolais dans cette grande maison!
Nous avons donc débuté, jeudi midi, par la découverte de la grotte préhistorique de Pech Merle, creusée dans la vallée du Célé. C’est un site exceptionnel qui allie géologie et histoire. On peut y admirer de magnifiques concrétions : stalactites, stalagmites, colonnes, draperies, disques, excentriques et de rares « perles des cavernes » qui mettent en scène les peintures rupestres, dessinées par l’homme il y a plus de 20.000 ans ! Empreintes de pas, fresques détaillées, réel sens artistique, la grotte nous raconte son histoire et à travers elle, la nôtre. L’exceptionnel de Pech Merle est de posséder un bon équilibre bio et hydro métrique, permettant une bonne conservation des peintures. C’est donc bien la grotte originelle que nous découvrons et non une reproduction !!
À la suite de la visite, nous rejoignons notre logement pour la durée des rencontres GEOLE, au mas de Sabboth : grande salle de réception, piscine et sauna pour d’autres… Ils savent bien vivre ces Géoliens !
Nous terminons cette première journée par une présentation des projets mise en œuvre par le parc des Causses du Quercy en tant que Géoparc. C’est l’occasion pour les autres membres de Géoparc d’échanger sur leurs actions et donner de l’élan à ceux qui voudraient se lancer dans cette aventure.
C’est par un beau soleil que nous débutons la journée terrain de ces rencontres « A la découverte de l’histoire géologique des Causses du Quercy ». Échauffement cérébral sur la coupe de Calvignac ! Le but, faire parler les fossiles présents pour retracer l’évolution paléoenvironnementale. Cohue devant l’affleurement, chacun son ticket !! Les idées fusent, mais il semble que l’événement marquant ait été repéré ! Ce site met en évidence un changement significatif de paléo environnement, de plate-forme ouverte à fermée aux environs de l’Aalénien. Du moins, c’est le jargon sorti par les géologues, du reste Thierry nous explique que ce site est pertinent pour les sorties géologiques des scolaires. Lisible et facile d’accès, il offre un bon terrain de réflexion.
Coupe de Calvignac (photo : L. Baillet)
Direction un deuxième affleurement clé, la Balme-à-Limogne en Quercy. Cette fois-ci, les géoliens vont plancher sur des figures sédimentaires ! La lisibilité de ce site en fait un lieu privilégié pour initier à la compréhension et à la lecture des figures tectoniques.
Thierry Pélissié devant l’affleurement de la Balme-à-Limogne en Quercy (Photo : L. Baillet)
(Photo : L. Baillet)
Nous poursuivons avec la visite d’un site remarquable et rare, les phosphatières. Nous visiterons exclusivement celle du Cloup d’Aural, bien qu’il en existe d’autres. Les phosphatières du Quercy ont été découvertes vers 1865 et rapidement exploitées pour leur intérêt agraire. Les phosphates ne sont plus exploités depuis le début du XXème siècle malgré quelques tentatives de reprise lors de la seconde guerre mondiale et l’endroit est dorénavant aménagé pour les touristes. Des jeux pédagogiques couplés à des visites guidées, permettent aux curieux de découvrir l’exploitation des phosphates au XIXème siècle, d’explorer un Karst et de comprendre tout l’intérêt paléontologique qu’offrent ces phosphatières.
Le groupe se scinde en deux, une partie visite le karst pendant que l’autre teste une animation pédagogique. Le but de celle-ci : comparer la taille, la proportion et la diversité d’espèces retrouvées dans différents sites de phosphatières. Chaque équipe tente de retrouver à quel paléo environnement leur panel d’espèces correspond. La perplexité laisse vite place à une profusion d’idées et de remarques sur cet outil pédagogique. Les rencontres GEOLE servent aussi à ça, rassembler des professionnels et des passionnés de transmission du savoir, afin de discuter sur la meilleure manière de transmettre.
Ce message est ensuite illustré par la visite de la phosphatière. L’exploitation a mis à découvert de nombreux ossement fossiles extrêmement bien conservés par le minerai. Rendu plus facile d’accès, le reste de l’exploitation fait l’objet de plus amples recherches paléontologiques, depuis les années 60. Il s’avère que les phosphatières sont un « laboratoire naturel de l’évolution ». Nous avons donc devant nous une véritable mine d’informations sur ce qu’était la faune et la flore de -52 à 21 Ma ! Une telle continuité paléontologique est exceptionnelle en milieu continental! Les phosphatières constituent un ensemble majeur pour la recherche paléontologique avec près de 700 espèces répertoriées sur une trentaine de millions d’années, enregistrement des évolutions de la biodiversité lors des changements climatiques.
La visite se solde par un pique-nique renversant et par un tour de table en bonne et due forme des membres présents de GEOLE (presque 80 cette année !).
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La journée géopatrimoine se termine par la visite du village remarquable de Saint-Cirq-Lapopie. À la fois site naturel défensif et témoin de l’enfoncement du Lot et de l’inversion de relief entre les sables cimentés du Crétacé avec les calcaires jurassiques. Mais il est temps pour les géoliens de retourner au bercail emmagasiner toute cette géologie autour d’un repas Lotois (ou presque). La journée se conclut par une conférence grand public, « Cailloux : mémoires de la Terre », animée par Francis Duranthon. Une présentation très claire nous permet d’en apprendre beaucoup sur ce qu’est un géopatrimoine, l’histoire qu’il peut nous raconter lorsque son contexte est préservé. C’est l’occasion aussi, d’échanger sur le pillage des sites et sur leurs conséquences.
Saint-Cirq-Lapopie (Photo :L. Baillet)
La journée suivante est consacrée aux présentations des projets de chacun. C’est l’occasion, pour qui le souhaite, d’exposer son travail et de récolter des avis, des remarques, afin de toujours renouveler son discours et gagner en clarté, dans le souci de diffuser et transmettre autour des sciences de la Terre. Après-midi Assemblée Générale de GEOLE. C’est le moment de faire un point sur l’activité de l’année, d’organiser la prochaine et d’échanger sur de nouveaux projets.
Mais il paraît que les géoliens ne tiennent pas en place ?! C’est pour ça que Thierry nous a concocté une soirée danse et musique traditionnelles occitanes, pour la dernière soirée GEOLE ! Deux musiciens ont la patience de nous expliquer les pas et c’est parti pour la gigue ! Les géoliens se lancent dans une série de farandoles, de danses bras dessus, bras dessous et terminent ces rencontres par de bons éclats de rires (Mention spéciale pour le mimage des phosphatières !! )
Nous concluons ces rencontres GEOLE par la visite d’un site qui m’a personnellement beaucoup impressionné. La plage aux Ptérosaures ! Un temple, que dis-je, un sanctuaire pour les passionnés de paléontologie. Ce site a été mis à nu une fois de plus à la suite d’exploitation, ici celle de la « Pierre de Crayssac ». C’est en 1980 que les premières traces fossiles ont été repérées. L’ambiance y est religieuse, et pour cause, la rencontre avec les Ptérosaures est émouvante. Nous découvrons sur de grandes strates de calcaires, de magnifiques empreintes de ces reptiles volants. On peut observer plus d’une trentaine de pistes. Chacune d’entre elles nous raconte un bout de vie de ces spécimens. Ajouté aux explications passionnées des paléontologues du site, on s’y croirait presque ! Crayssac est un site majeur pour la recherche paléontologique, de par le nombre et la finesse des empreintes, mais aussi pour sa potentielle piste d’atterrissage.
Mais il est temps pour les géoliens de regagner la lumière et la réalité du voyage retour.
Pour ma part je repars réellement enchantée de ses rencontres GEOLE. Je retourne à mes montagnes, riche des ces échanges, réchauffée par la convivialité de tous et motivée plus que jamais pour la diffusion et le partage des Sciences de la Terre.
Les géoliens, édition 2018 (Photo : R.Jaffre)
De l’eau a coulé sous les ponts depuis avril et c’est avec vue sur la Soufrière que je conclus ce compte rendu de mes premières rencontres GEOLE (qui ne seront pas les dernières !).
Qui sait, je convaincrai peut-être les gens du Parc National de Guadeloupe de se joindre à nous ?
Rassurez-vous, toute l’équipe se porte bien ! Mais quel endroit pourrait être mieux approprié pour des retrouvailles entre géoliens qu’une cavité souterraine ? C’est donc sous la surface de la magnifique Ardèche, à l’aven d’Orgnac, que les membres de la section Géole de la SGF se sont rejoints pour cette 26ème édition des Rencontres Géole, du 6 au 9 avril 2017. Cette année, ce fut au tour de Maryse Aymes, fondatrice de l’association Clapas, et de Georges Naud président de la Société Géologique de l’Ardèche, de nous concocter un programme riche en émotion, avec comme thématique l’utilisation de l’histoire des sciences pour la vulgarisation des sciences de la Terre.
Bien entendu, les géoliens ne sont pas restés quatre jours dans l’obscurité de la grotte ! La visite de l’aven d’Orgnac n’était que l’apéritif proposé en guise d’introduction à la géologie ardéchoise. Cela annonçait le meilleur pour la suite ! Vers 13h30, les cinquante participants se sont donc engouffrés dans l’obscurité de l’aven, guidés par le géologue Philippe Barth racontant avec passion l’histoire et la vie de la grotte. C’est bien connu, l’émerveillement est un puissant allié pour le médiateur scientifique, et il faut bien avouer qu’il est difficile de rester insensible devant une telle œuvre de la nature.
Les géoliens étant nombreux cette année, il a fallu diviser le groupe en deux pour la suite du programme. Un groupe est allé visiter “La Cité de la Préhistoire” en compagnie de Philippe Barth, tandis que l’autre groupe a suivi Maryse Aymes, pour une courte randonnée découverte « des mystères du Bois de Ronze » et en particulier le site archéologique de la Baume de Ronze. Un lieu improbable, tout à fait incroyable, et recélant en effet quelques secrets ! Géologiquement parlant, il s’agit d’un ancien aven dont le toit s’est effondré, laissant le chemin libre aux arbres. Finalement, c’est un aperçu de ce que pourrait devenir l’aven d’Orgnac d’ici quelques millions d’années. Petit havre de paix protégé de hautes parois avec un immense abris sous roche, les Hommes du néolithique ne s’y étaient pas trompés et y avaient établi une bergerie. L’intérêt pédagogique de cet endroit à proximité de l’aven d’Orgnac en fait un site de qualité pour les scolaires.
Baume de Ronze (photo : B.Jabveneau)
En parallèle de cet après-midi, les Geoparcs de France ont tenu leur assemblée générale à la Maison du Parc à Jaujac. Le soir venu, les géoliens ont regagné leur centre d’hébergement aux “Jardins intérieurs” à Saint-Privat, en bordure de l’Ardèche, tout à côté d’Aubenas. En attendant le repas du soir, une présentation du label Geoparc mondial UNESCO, en présence notamment du président des Geoparcs de France, était proposée à ceux qui le souhaitaient. Enfin, à l’issue du repas (qui fut, ce soir-là comme tous les autres, excellent), Marie-Line Bardou animatrice en astronomie de l’association « Clair d’étoiles et Brin d’jardin » et Maryse Aymes ont donné une conférence sur la météorite de Juvinas. Ce fut l’occasion ici de rentrer dans le vif du sujet de ces rencontres, puisque cette conférence s’articulait particulièrement autour de l’histoire des sciences.
Vendredi, ce fut la traditionnelle journée consacrée à la découverte du géopatrimoine local ! Emmenés par Maryse Aymes et Georges Naud, les géoliens ont pu profiter d’une excellente journée sous le soleil, à la découverte des géosites et panoramas emblématiques du Géoparc des Monts d’Ardèche.
Georges Naud et Maryse Aymes à Aizac (photo : C.Garonne)
Les géoliens n’étant pas encore habitués au vocabulaire des géologues des lumières ardéchois, Faujas de Saint Fond et J.-L. Giraud-Soulavie, le premier arrêt fut quelque peu surprenant. En effet, se dirigeant vers la Coupe d’Aizac, nombreux s’attendaient à observer une véritable coupe géologique dans le paysage, tandis que quelques rares géoliens espéraient déjà boire un verre d’une boisson locale ! En fait, la coupe désigne le volcan par sa forme dans le paysage ! D’autres édifices volcaniques ayant façonné le territoire ont été approchés dans la journée, comme Aizac, Jaujac, Mont Gerbier de Jonc, Pays des Sucs…
Les Géoliens ont pris progressivement de l’altitude pour rejoindre à 1 350m la ferme seigneuriale de Bourlatier, datée de 1543. Ce bâtiment est régulièrement enfoui sous les neiges hivernales, exceptionnellement pour un mois d’avril les géoliens ont pu pique-niquer dehors. Outre l’intérêt historique du bâtiment, les matériaux choisis pour sa construction donnent un bel aperçu de la géologie locale, avec par exemple des basaltes, du trachyte ou encore du triffou, roche conglomératique issu d’un phréatomagmatisme.
Georges Naud nous raconte les pierres de la ferme du Bourlatier (photo : I.Caffa)
Pour le dessert, les géoliens reprirent la route vers le Pays des Sucs avec un arrêt au Mont Gerbier de Jonc, officiellement reconnu comme la source de la Loire. En vérité, il n’y a pas qu’une seule source, les premières gouttes de la Loire jaillissent en divers endroits avant de former un premier ruisseau. Si le temps manquera aux géoliens pour gravir le Mont, ils prendront tout de même quelques instants pour un petit bœuf musical au son des phonolites !
Mont Gerbier-de-Jonc (Photo: L.Baillet)
Attendus par Emmanuelle Defive maître de conférences à l’Université de Clermont-Ferrand, le bus les conduisit ensuite vers une curiosité géologique encore mal comprise, la rivière de pierres de Pré du Bois. Tout est dans le nom, et il faut reconnaitre que cela ressemble assez bien à ce que l’on imagine. Mais ici, pas de corniche avoisinante, pas d’indice majeur dans le relief, bref, une géomorphologie encore bien mystérieuse !
La rivière de pierre de Pré du Bois (photo : L.Baillet)
Enfin, après un peu de route, les géoliens se sont arrêtés à proximité de la magnifique coulée de Jaujac, offrant ses orgues basaltiques et sa structure complète avec la colonnade, l’entablement et la fausse colonnade. L’excursion s’est terminée à la Maison du Parc où les attendait Lorraine Chenot, présidente du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche, pour une dégustation des eaux minérales locales, comme « La Reine des Basaltes », « la Vernet »… un bar à eaux, une animation très réussie du PNR- Géoparc des Monts d’Ardèche. Cela constitua un bon préambule à la conférence du soir tenue par Georges Naud : « La Valse des eaux minérales ».
Reposés de leur excursion de la veille, les géoliens ont commencé tôt leur journée du samedi, destinée aux différentes communications. En effet, à Géole, chacun peut choisir d’intervenir pour présenter sa structure, son travail, interroger les autres et partager son expérience. C’est aussi le moyen d’avoir un retour constructif sur un projet, et ainsi de pouvoir progresser et trouver de meilleures approches pour diffuser les sciences de la Terre. C’est une journée où les idées fusent, où chacun y gagne dans le partage. Lorsqu’un géolien rentre chez lui après ces rencontres, il porte un élan et un espoir nouveau, et travaille de bon cœur pour franchir les obstacles qui se dressent devant lui. Cette énergie, elle nait de la communauté que forme Géole, ce groupe dispersé aux quatre coins de la France, constitué d’individus parfois isolés mais qui œuvrent tous pour une même cause qui leur tient à cœur et à laquelle ils ont souvent consacré leur vie : la diffusion des sciences de la Terre.
Animation originale de Luc David, où nous avons pu goûter la géologie ! (photo : C.Collete))
L’après-midi s’est clôturée par l’Assemblée Générale de la section, ce qui a permis de faire le point sur les activités de l’année passée ainsi que sur les projets à venir. De plus, la section a connu un changement majeur puisque Jacques Avoine, président de Géole-SGF depuis plusieurs années, a passé le flambeau à Christophe Lansigu.
Enfin, la journée s’est achevée comme à l’accoutumée par une soirée festive, où les géoliens ont pu entre autres s’affronter dans un concours de mauvaise foi, ce qui a notamment permis l’élaboration de théories particulièrement loufoques quant à l’origine des rivières de pierres !
Et puis dimanche arriva. Pour cette dernière journée, ceux qui ne prenaient la route que l’après-midi ont pu bénéficier d’une dernière randonnée matinale dans ce beau pays ardéchois. Randonnée, oui, mais sur le sentier géologique « Entre mer et montagne », en référence à la chaine hercynienne et à la mer du Secondaire !
Randonnée autour de la Roche de Gourdon (photo : F.Hobléa)
Les derniers géoliens ont parcouru les environs du col de l’Escrinet à la découverte des curiosités géologiques, balayant du regard de magnifiques panoramas, apercevant ici ou là quelques structures détaillées les jours précédents…Bref, une conclusion tout à fait appropriée à ses Rencontres Géole !
Les rencontres GEOLE 2016 se dérouleront à OYONNAX, aux portes du massif du Jura…du 22 au 24 avril 2016, sous le patronage de P. LANDRY (et de son équipe) qui a participé à ses premières rencontres en 2014 !
En bref aperçu, un petit coup d’œil et d’oreille ici pour la mise en bouche.
Le thème proposé (sous réserve de la circulaire qui va arriver) se précise comme suit : « Valorisations touristiques et pédagogiques des géosites – Contraintes scientifiques, techniques, réglementaires et économiques »
Au programme, en salle le samedi et en selle le vendredi et le dimanche matin, avec panorama, structures plissées, exemples de sites à traces de pas de dinosaures, à divers stades de leur aménagement, interventions de BET spécialisés, point de vue des collectivités locales.
A confirmer mais le jeudi pourrait être consacré à une journée de fouilles et de mesures !
Les géosites : du patrimoine géologique à la valorisation pédagogique et à la mise en tourisme
Les rencontres 2015 de la section Géole se sont déroulées du 9 au 12 avril au coeur du Geopark du massif du PNR des Bauges (label Unesco obtenu en 2011). Organisées par l'équipe du Parc naturel régional, et plus particulièrement par notre "géolien" local, Christophe Lansigu, ont encore suscité un engouement sans équivoque, autant chez les nouveaux participants que pour les "anciens"...
Avec plus de 60 participants, une salle dédiée à une dizaine de posters et à l'exposition d'ouvrages, de créations, d'outils... et 15 communications, ces dernières ont été d'une grande richesse : leur diversité et la dynamique des intervenants témoignent de la vitalité du secteur de la diffusion des Sciences de la Terre, voire de sa nécessité, eu égard aux témoignages présentés et aux débats (projets de Geopark, actions pédagogiques vers les scolaires, présentations de nouveaux médias, de structures muséographiques, ...) avec en prime une vidéo sur la piste de traces de dinosaures de 155 mètres de La Plagne du Jura et une conférence sur l'histoire des glaciers des Alpes ! Depuis quelques années, les interventions sont de plus en plus variées mais concernent également des projets émergents (de nouveaux membres tous les ans venant de structures tout autant variées) : la force du réseau Géole est justement de créer des liens au cours de ces rencontres, mais surtout de les pérenniser en dehors par échange entre membres du réseau.
Au chapitre des éloges, il est pertinent de citer l'enthousiasme "sans faille" des intervenants lors des visites sur les géosites du massif (le pont de l'abîme, la maison faune/flore, les vignobles de Savoie, le col de Plainpalais, le contact Jura-Alpes, les synclinaux perchés...) : un cru encore exceptionnel, surtout que nous avons eu l'occasion de déguster plusieurs cépages et terroirs, dans une humeur des plus joviales !
Par ailleurs, ces rencontres furent l'occasion de nommer un nouveau conseil pour les deux années à venir :
Jacques Avoine Association Patrimoine Géologique de Normandie
Maryse Aymes Association Clapas roche nature et paysage 07
Claude Colleté Association Géologique Auboise
Christophe Lansigu Geopark du Massif des Bauges
Yoann Le Néchet Administrateur du blog de la section Géole (SGF)
XXIIe rencontres Géole 2013 : "diffuser et vulgariser les Sciences de la Terre" 24, 25 et 26 mai 2013
Pré-programme :
Communications ; assemblée générale Géole ; conférence Patrick De Wever « Le temps » ; visite du domaine de découverte de la vallée d’Aulps (expo Cara Vallis et atelier la chasse aux Pierres) ; Géosites aménagés du Chablais ; soirée festive ; Musée de Préhistoire et de Géologie de Sciez (à confirmer) et visite d’Evian.
notre section se réunira du 11 au 13 MAI 2012, dans le Beaujolais, du côté de St-Jean-des-Vignes, où nous serons accueillis à l’espace « Pierre Folle », par Monsieur Louis Rulleau, le gardien du pays des pierres dorées.
Le nom du village résume une partie du programme puisque nous serons hébergés dans un couvent et situés en périphérie sud du terroir « beaujolais« , dont les crus ont la particularité de se situer sur des formations granitiques !
Le thème abordé sera la mise en valeur de sites géologiques…alors à vos plumes ou plutôt à vos souris/clavier pour nous préparer de belles communications !pdf