(Autun, Saône-et-Loire, 3 juillet 1877 - Paris, 2 mai 1955)
Professeur sans chaire de géologie à la faculté des sciences de Paris (1923-1936), puis professeur à titre personnel (1936-1946)
Prix Gaudry, 1949
Membre de l’Académie des sciences, 1945
Président en 1934
Albert Michel-Lévy était le fils d'Auguste Michel-Lévy. Il étudia à l'institut national agronomique en vue de devenir ingénieur agronome (1898) mais, ayant été admis à l'École forestière de Nancy, il passa quelque temps dans le Corps des eaux et forêts.
Toutefois, sous l'influence de son père, il s'orienta rapidement vers la géologie, d'autant plus qu'il fut nommé en 1904 aide préparateur puis, l'année suivante, préparateur au Collège de France. C'est là qu'il prépara sa thèse sur Les terrains primaires du Morvan et de la Loire (1908). Après avoir obtenu un poste de maître de conférences de pétrographie à la Sorbonne en 1919, il fut promu professeur en 1923, poste qu'il occupa, malgré une éviction temporaire occasionnée par les lois antisémites de l'État français, jusqu'à sa retraite intervenue en 1946, un an après son élection à l'Académie des sciences. Pour éviter les persécutions raciales, il avait dû se résoudre à vivre pendant plusieurs années éloigné de Paris.
Outre de nombreux travaux sur la géologie et la pétrographie des terrains paléozoïques et antécambriens, Albert Michel-Lévy s'est surtout fait connaître par ses recherches expérimentales. Leur point de départ se situe dans la mise au point, grâce à l'emploi du microscope polarisant, de méthodes de micropyrotechnique. Albert Michel-Lévy utilisa ensuite les pressions très intenses libérées par ces explosifs pour réaliser la synthèse de minéraux et reproduire certains effets du métamorphisme, contribuant ainsi à donner une nouvelle impulsion à la pétrologie expérimentale. Il publia sur ce thème avec Jean Wyart un mémoire intitulé Reproduction artificielle des minéraux silicatés à haute pression. Métamorphisme artificiel des roches (1947).
J. GAUDANT